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Lazarus 12
12 octobre 2017

Son vin au resto

Dans plusieurs pays anglo-saxons, notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande, on peut lire sur les devantures de nombreux restaurants un encourageant «Bring Your Own Bottle» (ou seulement «Bring Your Own»), souvent abrégé en «BYOB» (ou «BYO»): apportez votre propre bouteille. Chaque client est alors libre de venir avec sa boisson alcoolisée, en s’acquittant au passage d’une petite compensation financière (ou pas, d’ailleurs). Selon Modern Drunkard Magazine, une publication américaine spécialisée dans la consommation d’alcool, l’expression signifiait auparavant «Bring your own basket» (apportez votre propre panier, sous-entendu pour un pique-nique) avant d’être détournée au milieu du XXème siècle pour parler d’alcool. Le dernier «B» de «BYOB» peut en effet être associé à «Bottle» (bouteille), mais aussi à «Beer» (bière) ou à «booze» (boisson alcoolisée). Au Québec, on parle même d’«AVV» (Apportez Votre Vin). D’après le site apportezvotrevin.com qui recense les restaurants offrant cette possibilité, le concept s’est développé dans cette province canadienne dans les années 1980, grâce à la motivation d’un groupe de commerçants du Plateau Mont-Royal, à Montréal. Le quartier est désormais l’un des «plus dynamiques en matière de restauration et surtout, de diversité des cuisines». En Australie, la pratique est clairement dans les mœurs. On peut d’ailleurs voir sur le site de sorties Time Out Melbourne une rubrique dédiée aux établissements «BYO», classés par catégories: sans droit de bouchon, droit de bouchon de 1 à 4 dollars, ou encore droit de bouchon supérieur à 5 dollars. GoodFood fait le même genre de sélection, pour Melbourne, pour Sydney et d’autres villes… En plus des restaurants, il existe des festivals de musique BYO. Aujourd’hui, en France, où en est le droit de bouchon? Comme le rappelle le journal L’Hôtellerie-Restauration, le terme n’est pas du tout réglementé. C’est simplement un usage: «Il s’agit de la possibilité pour le restaurateur d’autoriser un client à apporter ses propres bouteilles lors de la consommation d’un repas. En contrepartie, le restaurateur perçoit pour rémunérer le service et le manque à gagner une somme forfaitaire qui s’applique à chaque bouteille apportée ou consommée, d’où l’expression de “droit de bouchon”». Et de rappeler que le droit de bouchon -généralement entre 5 et 10 euros par bouteille- n’est pas un droit acquis, mais «résulte d’une négociation commerciale avec le restaurateur». En pratique, certains restaurateurs autorisent leurs clients -plutôt les habitués!- à apporter une bouteille de leur cave, en échange d’un droit de bouchon. Mais coller une pancarte «Apportez votre propre bouteille» sur la porte d’un établissement ne semble pas encore être dans la culture française… On emploie aussi le terme chez les cavistes proposant de s’attabler: on paye le prix de la bouteille, et quelques euros de plus pour la consommer sur place. Il se pratique aussi lors des mariages, quand les bouteilles ne sont pas fournies directement par le traiteur. Mais globalement, l’usage du droit de bouchon n’est pas très répandu en France. Pourtant, dans un contexte de crise économique, le prix des bouteilles de vin à la carte des restaurants peut avoir un goût amer. Alors les bonnes idées ne manquent pas pour promouvoir le droit d’apporter ses quilles au restaurant. En 2012, le restaurant Le Diane avait ainsi lancé une opération éphémère intitulée «Une cuisine étoilée, votre vin sublimé». Le mardi soir, les clients pouvaient apporter leur propre bouteille: un menu en adéquation avec leur breuvage leur était alors proposé…

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